L’ethos et le temps de l’oralité à l’écrit

Pra­tiques n° 153–154, 2012, 231–243

 


 

Laurent Per­rin
Uni­ver­si­té de Lor­raine, CREM

 

L’ethos a trait aux émo­tions, à la sub­jec­ti­vi­té du sujet de l’énonciation. Or de qui parle-t-on lorsqu’on parle du sujet de l’énonciation en séman­tique et en ana­lyse du dis­cours ? Et de quoi lorsqu’il est ques­tion de sub­jec­ti­vi­té et d’ethos ? [1]Sur la ques­tion de l’ethos, on pour­ra se réfé­rer à l’ouvrage col­lec­tif diri­gé par Amos­sy (1999), ain­si qu’à Main­gue­neau (1998, 1999). Voir aus­si sur ce sujet Raba­tel (2008).

Nous ferons la dis­tinc­tion, dans cette étude, entre trois sortes d’informations concer­nant l’ethos et la sub­jec­ti­vi­té dans l’interprétation des énon­cés. Après avoir oppo­sé l’ethos dis­cur­sif du locu­teur comme tel à celui, pré­dis­cur­sif, du sujet par­lant, et ensuite à celui du locu­teur comme être du monde repré­sen­té (ceci en fonc­tion des pro­prié­tés lin­guis­tiques qui s’y rap­portent), nous nous inté­res­se­rons à l’ethos dis­cur­sif que nous appel­le­rons effec­tif (ou ethos du locu­teur effec­tif) fon­dé sur une iden­ti­fi­ca­tion du locu­teur comme tel au sujet par­lant. L’objectif sera fina­le­ment d’analyser diverses formes de fic­tions énon­cia­tives asso­ciées à l’ethos dis­cur­sif effec­tif dans la presse écrite, lorsque le dis­cours se fonde sur une scé­no­gra­phie qui ne s’ajuste pas lit­té­ra­le­ment à l’interaction d’un jour­na­liste à son lec­teur. L’ethos de l’oralité à l’écrit sera à l’horizon de nos obser­va­tions, qui consis­te­rons fina­le­ment à cen­trer l’ethos dis­cur­sif effec­tif de l’écrit sur le temps fic­tif de l’oralité. [2]Une ver­sion anté­rieure de cette étude est parue en ligne dans Per­rin (2009), dont cet article pré­cise et refor­mule cer­taines obser­va­tions.

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Notes

Notes
1 Sur la ques­tion de l’ethos, on pour­ra se réfé­rer à l’ouvrage col­lec­tif diri­gé par Amos­sy (1999), ain­si qu’à Main­gue­neau (1998, 1999). Voir aus­si sur ce sujet Raba­tel (2008).
2 Une ver­sion anté­rieure de cette étude est parue en ligne dans Per­rin (2009), dont cet article pré­cise et refor­mule cer­taines observations.